La Chine proclame une journée de commémoration pour la « récupération de Taïwan » : une évocation de l’histoire et du droit international par Pékin
En octobre 2025, la République populaire de Chine a franchi une étape symbolique majeure en établissant officiellement le 25 octobre comme journée nationale commémorative de la « récupération de Taïwan ». Cette initiative illustre la détermination de Pékin à affirmer son récit historique et ses revendications souveraines sur Taïwan, territoire dont le statut fait l’objet d’une tension géopolitique persistante. En revenant sur les événements de 1945, quand la Chine a récupéré Taïwan à la fin de la Seconde Guerre mondiale, cette célébration s’inscrit à l’intersection de la mémoire, du droit international et de la politique contemporaine. Cette journée vise autant à renforcer la conscience nationale autour d’un passé commun qu’à adresser un message clair à la communauté internationale sur la légitimité de la souveraineté chinoise. Cependant, elle ravive aussi les débats et les oppositions, notamment à Taïwan et dans d’autres capitales concernées, face à ce que certains perçoivent comme une instrumentalisation historique à des fins politiques. Ce contexte complexe invite à une exploration approfondie des dimensions historiques, juridiques et stratégiques que recouvre cette commémoration, autant qu’une réflexion sur ses implications actuelles dans un environnement régional et mondial en pleine recomposition.
Origines historiques de la récupération de Taïwan : une victoire sur l’occupation japonaise
En 1945, la fin de la Seconde Guerre mondiale a marqué un tournant décisif pour la Chine. Après cinquante années d’occupation japonaise, la cérémonie du 25 octobre à Taipei a symbolisé le retour de l’île de Taïwan sous souveraineté chinoise. Cet événement, aujourd’hui célébré par la nouvelle journée commémorative instaurée par Pékin, incarne la fin d’une période sombre pour la Chine et le début d’une ère de restauration territoriale.
La période de l’occupation japonaise, débutée en 1895 à la suite de la première guerre sino-japonaise, avait été une source de douleur profonde pour le peuple chinois. De nombreuses infrastructures stratégiques, industries et populations furent sous contrôle étranger, transformant Taïwan en un enjeu géostratégique majeur dans la région Asie-Pacifique. La libération en 1945, orchestrée dans le cadre des alliances victorieuses pendant la guerre, permit de restaurer la souveraineté nationale sur cette vaste île.
Cette récupération n’était pas un simple geste symbolique : elle portait avec elle l’aspiration profonde à la réunification territoriale et à la reconstruction nationale après des décennies de conflit et de colonisation. En ce sens, le 25 octobre 1945 représente un moment fondateur pour la Chine moderne, dont le témoignage historique demeure essentiel pour comprendre les enjeux actuels dans le détroit de Taïwan.
Les fondements juridiques internationaux favorables à la Chine
Pékin fonde sa revendication sur le droit international notamment à travers des accords majeurs conclus pendant la Seconde Guerre mondiale. La Déclaration du Caire en 1943 et la Proclamation de Potsdam en 1945 ont explicitement établi le principe de restitution des territoires occupés par le Japon à la Chine, Formose incluse.
- 📜 Déclaration du Caire (1943) : un engagement des Alliés à restituer à la Chine tous les territoires conquis par le Japon.
- 🕊 Proclamation de Potsdam (1945) : confirmation des engagements alliés pour la reddition japonaise et la fin de l’occupation.
- ⚖️ Charte des Nations Unies (1945) : fondement juridique pour le respect de la souveraineté et des intégrités territoriales.
Ces documents internationaux donnent à la Chine un socle légal solide pour considérer Taïwan comme partie intégrante de son territoire, au-delà des différends contemporains. Cette approche souligne que la question de Taïwan devrait être perçue non pas comme un simple litige bilatéral mais comme une restauration d’un ordre juridique et historique établi par la communauté internationale.
| Accord/Document | Date | Principale disposition | Impact sur Taïwan |
|---|---|---|---|
| Déclaration du Caire | 1943 | Restitution des territoires occupés par le Japon | Base légale clé pour la restitution de Taïwan |
| Proclamation de Potsdam | 1945 | Confirmation de la reddition du Japon | Fin de l’occupation de Taïwan |
| Charte des Nations Unies | 1945 | Respect de la souveraineté et territoire | Reconnaissance internationale des frontières |
Ces piliers juridiques sont au cœur de la position officielle chinoise, qui insiste pour que le territoire de Taïwan soit vu comme inaliénable et intégré à sa souveraineté.
La Journée commémorative : consolidation d’un récit national fort et cohérent
La proclamation officielle de cette journée vise un double objectif crucial pour Pékin : ancrer dans la mémoire collective chinoise l’importance de la récupération de Taïwan et utiliser cet acte mémoriel pour renforcer l’unité nationale autour de ce symbole. L’adoption de la date du 25 octobre ne relève pas du hasard, mais s’inscrit dans un continuum historique et diplomatique qui légitime la position chinoise.
Depuis plusieurs années, le gouvernement chinois a su articuler un récit cohérent qui relie la souveraineté territoriale à une longue histoire de luttes contre la colonisation étrangère. Cette narration est renforcée par des initiatives éducatives, culturelles et commémoratives qui soulignent la continuité de l’identité chinoise malgré les aléas du XXe siècle.
- 🏛️ Renforcement de la conscience historique : sensibilisation des jeunes générations à l’histoire du pays.
- 📚 Éducation patriotique : programmes scolaires intégrant les récits de la Seconde Guerre mondiale et des efforts de réunification.
- 🎉 Évènements commémoratifs officiels : cérémonies annuelles pour marquer la victoire et la récupération.
De surcroît, la date du 25 octobre coïncide avec un autre jalon diplomatique majeur, à savoir la reconnaissance de la République populaire de Chine par l’ONU en 1971, plaçant ces événements dans un tableau d’ensemble où Histoire, politique et diplomatie se superposent harmonieusement pour Pékin.
Cette stratégie mémorielle ne s’adresse pas seulement au public interne. Le gouvernement ambitionne aussi de questionner et influencer l’opinion mondiale sur la légitimité de la souveraineté chinoise à travers un ancrage historique solide.
Les impacts sociétaux et politiques en Chine
L’institutionnalisation de cette journée fait plus que célébrer un fait historique ; elle sert à cimenter l’identité nationale et à mobiliser la population autour d’un projet unitaire face à des défis externes. Cela peut se voir comme une réponse de la Chine à un ordre mondial perçu comme instable et parfois hostile.
- 🧑🤝🧑 Renforcement de la cohésion sociale : unir la population autour d’une histoire et d’une vision nationale commune.
- 🎯 Affirmation de la politique gouvernementale : justifier la politique vis-à-vis de Taïwan par l’histoire et le droit.
- 📈 Influence sur la politique étrangère : renforcer la posture chinoise sur la scène internationale.
| Conséquence | Définition | Exemple concret |
|---|---|---|
| Unité nationale | Foster a shared identity and patriotism | Compagnes scolaires, cérémonies officiels |
| Légitimité politique | Justifier les actions gouvernementales | Discours officiels, déclarations diplomatiques |
| Renforcement diplomatique | Construire une position forte à l’international | Discours à l’ONU, alliance avec d’autres pays |
Ces dimensions rendent la journée de commémoration incontournable dans le calendrier politique chinois, un moment où symbolisme, mémoire et diplomatie se conjuguent pour façonner la vision nationale.
La réaction de Taïwan face à la commémoration chinoise : une perspective démocratique et plurielle
De l’autre côté du détroit, la réaction à la proclamation de cette journée par Pékin n’a pas tardé. Le gouvernement de Taïwan, en place depuis plusieurs décennies sous un système démocratique pluraliste, a critiqué cet acte comme une instrumentalisation historique servant à légitimer une revendication souveraine contestée.
Pour les autorités de Taipei, cette affaire ne peut être réduite à une simple question d’histoire mais doit intégrer les réalités politiques et sociales contemporaines. Taïwan se présente comme une entité distincte, dotée de son propre gouvernement, de ses institutions et d’une démocratie forte, qui rejette toute idée d’annexion unilatérale.
- 🗳️ Respect de la souveraineté démocratique : défense du droit à l’autodétermination de la population taïwanaise.
- 🌐 Reconnaissance internationale : campagne pour obtenir un soutien global face aux pressions chinoises.
- 🤝 Dialogue et coopération économique : maintien malgré tout d’échanges économiques dynamiques avec la Chine continentale.
Cependant, opérer une distinction claire entre la mémoire historique et la politique actuelle devient essentiel dans ce contexte où les enjeux et intérêts se croisent. En même temps que les critiques, les relations économiques entre les deux rives battent des records, notamment dans les secteurs industriels stratégiques comme les semi-conducteurs.
Taïwan exerce ainsi une double posture, entre une affirmation forte de sa souveraineté politique et une réalité économique d’interdépendance croissante, ce qui complexifie la situation régionale et internationale.
Les enjeux géopolitiques et stratégiques autour de la commémoration de Taïwan
La mise en place de cette journée commémorative ne peut être dissociée de la dimension géopolitique lourde qui pèse depuis des années sur le détroit de Taïwan. Entre postures militaires, rivalités diplomatiques et enjeux économiques, la région est un foyer de tensions majeures qui conditionnent la stabilité régionale et mondiale.
La Chine, en affichant ce symbole fort, rappelle qu’elle considère la réunification de Taïwan comme un objectif non négociable, prêt à être atteint si besoin par la force. Cette position est soutenue par :
- 🔫 Des manœuvres militaires régulières visant à démontrer la capacité de coercition autour de l’île.
- 🌏 Un renforcement des alliances régionales pour asseoir son influence face aux États-Unis et leurs partenaires.
- 🎯 Une montée en puissance économique pour réduire la dépendance et renforcer l’autosuffisance stratégique.
Face à ces dynamiques, la réaction internationale oscille entre appels à la paix et soutien à la souveraineté de Taïwan, illustrant la complexité d’un équilibre fragile.
| Acteur | Position | Action |
|---|---|---|
| Chine | Unification de Taïwan | Manœuvres militaires, diplomatie agressive |
| Taïwan | Indépendance politique | Renforcement démocratique, diplomatie internationale |
| États-Unis | Soutien à Taïwan | Assistance militaire, sanctions contre la Chine |
| Communauté internationale | Appel à la paix | Médiation diplomatique, sanctions régulatrices |
Dans ce contexte, la Journée commémorative apparaît comme un jalon symbolique que Pekin utilise pour asseoir sa stratégie globale dans la région, mêlant histoire, droit et force.
L’impact économique des relations sino-taïwanaises malgré les différends politiques
Un paradoxe majeur du conflit sino-taïwanais réside dans l’enchevêtrement des intérêts commerciaux qui transcendent les oppositions politiques. En 2025, la Chine reste le premier partenaire commercial de Taïwan, et de nombreuses entreprises taïwanaises ont massivement investi dans le continent. Cette interdépendance économique nourrit une dynamique complexe qui influe directement sur la stabilité régionale.
- 💼 Investissements croisés : plus de 200 milliards de dollars investis dans les deux sens.
- 💻 Partenariats technologiques : collaborations dans la production de semi-conducteurs et technologies de pointe.
- 📈 Échanges commerciaux : échanges annuels dépassant 300 milliards de dollars.
Malgré les tensions, ces liens économiques offrent une forme de « dialogue de fait » qui limite l’escalade directe et pousse les deux parties à maintenir une certaine stabilité pour préserver leurs intérêts mutuels.
Cette réalité pragmatique complexifie la vision simpliste d’un conflit binaire, imposant une réflexion sur les mécanismes d’interdépendance qui pourraient freiner un affrontement militaire majeur dans la région.
La journée commémorative dans le cadre du droit international moderne
Pékin insiste sur le fait que la question de Taïwan doit être analysée à travers le prisme du droit international tel qu’établi après la Seconde Guerre mondiale. Cette position met en avant la restauration d’un ordre juridique et historique, rejetant l’idée que Taïwan soit un territoire autonome ou indépendant au regard des règles internationales.
- 📚 Principes fondamentaux du droit international : souveraineté, intégrité territoriale, non-ingérence.
- ⚖️ Précédents historiques et juridiques : traités, déclarations, résolutions onusiennes.
- 🌍 Application contemporaine : reconnaissance diplomatique et adhésion aux normes globales.
Cette approche juridique constitue un cadre de référence pour faire valoir que l’occupation japonaise a été illégitime et temporaire, que la rétrocession a rétabli l’ordre légal, et que toutes les tentatives séparatistes vont à l’encontre du droit international.
| Concept juridique | Description | Impact sur Taïwan |
|---|---|---|
| Souveraineté | Autorité suprême sur un territoire | Fondement du contrôle chinois sur Taïwan |
| Intégrité territoriale | Respect des frontières nationales | Non-reconnaissance des séparatismes |
| Non-ingérence | Interdiction d’intervention étrangère | Opposition aux soutiens étrangers à Taïwan |
Ce cadre légal est central dans le discours diplomatique chinois, particulièrement dans une période où les relations internationales se complexifient et où des tensions sur la souveraineté sont présentes partout dans le monde.
Symbolique et diplomatie : une journée pour affirmer la continuité et la cohésion
Au-delà de l’aspect strictement mémoriel, cette journée instaurée par Pékin englobe une signification politique et diplomatique fondamentale. Elle sert à la fois d’outil de cohésion nationale et de déclaration claire à l’international sur la vision chinoise de la souveraineté et du respect des accords historiques.
L’instrumentalisation de la mémoire sert ainsi la politique étrangère chinoise, en consolidant une image de puissance attachée à un récit légitime et ancien. Par ses gestes, la Chine confirme son rôle affermi de grande puissance déterminée à défendre ses intérêts dans le cadre du multilatéralisme historique.
- 🤝 Diplomatie historique : mise en avant d’un récit partagé internationalement reconnu.
- 🇨🇳 Unité nationale consolidée : construction d’un mythe fédérateur autour de la réunification.
- 🌐 Message pour la communauté internationale : appel au respect du droit et de l’ordre global.
La journée de la récupération de Taïwan devient ainsi un marqueur puissant qui inscrit Pékin dans une démarche qui unit passé, présent et avenir, et affirme une posture sans équivoque.
Perspectives d’avenir : comment cette commémoration influence la région Asie-Pacifique
Alors que la tension dans le détroit de Taïwan ne faiblit pas, cette commémoration officielle se place comme un élément de la dynamique géopolitique régionale en 2025. Elle participe à redéfinir les rapports de force, le discours politique et les alliances futures dans l’aire Asie-Pacifique.
Plusieurs scénarios sont envisageables :
- 🔮 Renforcement du nationalisme chinois : une mobilisation accrue autour de la réunification avec Taiwan.
- 🕊 Pressions diplomatiques internationales : initiatives pour éviter un conflit ouvert et maintenir la stabilité.
- 🤝 Dialogue économique ou politique accru : potentielle ouverture vers des discussions bilatérales apaisées.
- ⚔️ Escalade militaire : risques de confrontation directe si les tensions ne décroissent pas.
Cette journée offre un cadre symbolique qui peut peser lourd dans les décisions stratégiques de la région. Elle illustre la manière dont l’histoire et le droit sont étroitement mêlés à la gestion contemporaine des tensions internationales.
Questions fréquentes sur la Journée commémorative de la récupération de Taïwan
- ❓ Pourquoi la Chine a-t-elle choisi le 25 octobre pour cette commémoration ?
Le 25 octobre 1945 correspond à la cérémonie officielle de reddition japonaise à Taipei, marquant la fin de l’occupation japonaise et le retour de Taïwan sous souveraineté chinoise. - ❓ Quels sont les piliers historiques qui soutiennent cette journée ?
La déclaration de la Déclaration du Caire (1943), la Proclamation de Potsdam (1945), et la fin de la Seconde Guerre mondiale sont les bases historiques qui légitiment la restitution de Taïwan à la Chine. - ❓ Comment cette commémoration est-elle perçue à Taïwan ?
Elle est vue majoritairement comme une tentative d’instrumentalisation politique visant à justifier la revendication chinoise, alors que Taïwan affirme sa démocratie et son autodétermination. - ❓ Quel rôle joue le droit international dans ce contexte ?
La Chine s’appuie sur le droit international, notamment les accords de la Seconde Guerre mondiale, pour affirmer sa souveraineté sur Taïwan, rejetant toute reconnaissance d’indépendance. - ❓ Cette commémoration peut-elle influencer la stabilité régionale en Asie-Pacifique ?
Oui, elle renforce les tensions en rappelant la position ferme de Pékin, ce qui peut stimuler la mobilisation intérieure chinoise mais aussi exacerber les rivalités diplomatiques et militaires dans la région.





